Les Personnages

LUDWIG ET GÉRARD

Avant sa rencontre avec Gérard, Ludwig était un poulpe solitaire. Oh, il avait bien de la famille par delà les océans, mais son intérêt pour la culture humaine l’avait petit à petit fait dériver vers les eaux douces (que pourtant, il ne supporte guère). Il tenta de se mêler à ces êtres qu’il admirait tant, pour rapidement être rejeté, et traité de monstre… Car la différence effraie, et un poulpe doué de parole : c’est tout de même très différent.
L’octopode philanthrope finit donc par se faire oublier, décidé à observer de loin les mœurs des bipèdes… Jusqu’au jour où Gérard tomba littéralement du ciel, et où la véritable aventure commença.

Gérard avait certainement une autre vie avant de s’appeler Gérard. Seuls restent quelques souvenirs fugaces… La main d’une femme dans ses cheveux, la douce voix d’un grand frère… Tapie profondément sous une faim dévorante. Au fur et à mesure de leurs aventures, Ludwig parvint à tempérer ce désir sauvage, à lui rendre une volonté propre, et peut-être même une légère capacité à réfléchir (… très légère.) Serait-ce le pouvoir de leur amitié ? Ou peut-être le corps du mollusque agit-il comme une protection réparatrice sur le cerveau de notre pauvre zombie…

NESTOR COMMERGNAC

Avant la pandémie, Nestor Commergnac n’était pas quelqu’un de recommandable. Contrairement à ses pairs, qui nombreux trouvèrent dans le malheur une raison d’abandonner leur humanité, l’affliction avait ravivé en lui l’étincelle d’une envie de justice et de sécurité. La disparition de son épouse, qu’il chérissait tant, souffla sur ce désir pour en faire un brasier. Il était résolu à créer un monde meilleur, où les vivants sont bons et où les morts restent dans leur cercueil…
Mais tout cela, il ne le faisait pas pour lui.
Ni pour la reconnaissance, ni pour la gloire, mais bien pour offrir à son unique trésor l’écrin qu’il méritait: sa fille, Javote, seul vestige de la femme qu’il avait tant aimé.

JAVOTE

Décidée à soutenir son père, Javote se cache derrière le masque de sa défunte mère. Car elle était forte, déterminée, et imiter les réactions d’une femme accomplie permet à l’adolescente d’avancer aux côtés de Nestor la tête haute, faisant même oublier à ce dernier qu’elle n’est encore qu’une gamine perdue dans un monde terrifiant.

ENGUERRAND

Enguerrand a toujours souffert de ne pas être aussi doué que ses camarades pour trouver son chemin sur les panneaux et les cartes. Pigeonneau, l’ornitho-othophoniste lui avait diagnostiqué une forte dyslexie, mais son père n’avait rien voulu entendre: Comme son père et le père de son père, Enguerrand apporterait le courrier, et un point c’est tout.
En fils obéissant, il redoubla d’efforts pour apprendre le métier, et décrocha malgré les difficultés son diplôme de pigeon voyageur !
Mais cela ne l’empêchait pas de rêver à davantage. Plutôt que de porter le récit des aventures des autres: il voulait en vivre, lui aussi !
Ainsi, quand son chemin croisa celui de Ludwig et Gérard, il n’hésita pas un seul instant, et devint le dernier membre du trio.

VALESCUS DE THARENTE

est né dans une famille qui considérait l’éducation scientifique et médicale comme un héritage se devant d’être transmis. C’est avec application qu’il s’adonna à cette tâche, mais sans la passion qui va de pair avec le génie, ni le courage nécessaire aux idées audacieuses qui marquent les siècles.
Cette détermination, il la trouva chez les autres. Il fut le mécène éclairé de jeunes gens prometteurs dont la pauvreté n’aurait pas permis l’éducation que leur esprit semblait réclamer.
Le plus brillant d’entre eux, Nicolas, occupa bientôt son attention exclusive.
Il lui transmit tout ce que les sciences pouvaient concevoir, faisant fit d’enrober ses enseignements de la sagesse et de la morale dont ce jeune cœur amer aurait bien eu besoin. C’est ainsi que Valescus créa… un monstre.

THÉODULE

Fils de batelier, Théodule a toujours été un peu simplet, mais d’une gentillesse sans égal. Il a de tout temps ramené à ses parents des animaux blessés, et partagé sa nourriture avec ceux qui en avaient le plus besoin. Les enfants de si bonne nature sont si rares… ce serait un terrible gâchis s’il venait à terminer la bave aux lèvres comme les autres maccabées, ou dans l’estomac de ces derniers…
…Mais le monde n’est pas vraiment juste, n’est-ce pas ?